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Feu Grand-Ruisseau
Aphorismus

Hydre littéraire issue du croisement du cadavre exquis, de la lettre anonyme et de l’aphorisme traditionnel, l’aphorismus est une bestiole pas bien méchante; et pas prétentieuse pour deux sous. C’est aussi un jeu que je me suis inventé il y a quelques années pour agrémenter mes longues journées d’hiver à la Pointe à Frank.  

Il y avait là une grand table que je n’utilisais pas, et où j’avais empilé un tas de revues dont je voulais faire le tri avant de me débarrasser. Donc, pour passer le temps, je me suis mis à y découper des mots, parfois des expressions ou des courtes phrases, que je trouvais intéressants. Ils devaient bien sûr être imprimés en gros caractères, pour être facile à manipuler et agencer.  

J’eus vite fait d’en remplir, d’abord, une boite vide de chocolats, puis de chaussures. J’avais un grand bristol qui traînait et que j’ai déposé sur la table et j’ai commencé a y disposer au hasard des dizaines puis des centaines de ces bouts de papier. 

Chaque jour j’allais jeter un coup d’oeil afin d’y découvrir de nouvelles associations d’idées, tantôt absurdes, tantôt   insensées; la plupart du temps étonnantes. De temps en temps, je prenais une photo, que je finissais par transférer sur mon ordi.

Des amis sont passés et, voyant la table, se sont mis naturellement à faire des petits bouts de phrases, la plupart assez amusantes, mais que je n’ai pas conservés, préférant y voir de l’art éphémère, dont la valeur, qui n’est certes
pas moindre, reste plutôt attachée au souvenir que l’on en garde.

Un matin, en entrant dans la pièce, j’ai trouvé Sacapatt, ma chatte à poils longs, d’ordinaire adorable, endormie au beau milieu de la table, et presque tous les mots éparpillés sur le plancher. Plus une phrase d’intacte. 

Alors j’ai recommencé, mais cette fois en m’assurant, avant d’aller dormir, de poser un carton pour protéger mon petit casse-tête des envies de ma petite compagne à fourrure.

Parmi les aphorismus que vous retrouverez ici, quelques-uns datent de la première période (avant le désastre), d’autres de la période qui a suivi. Enfin, le troisième et dernier groupe a été réalisé dans la maison au pied de la Butte Ronde, où j’ai habité un hiver. 

J’ai choisi, pour vous les présenter, de ne pas les identifier comme faisant partie d’un groupe ou d’un autre, et, puisque de multiples thèmes y sont abordés, de n’en proposer qu’un classement alphabétique sommaire, suffisant pour s’y retrouver.

 

Peut-être que de nouveaux aphorismus viendront s’ajouter.

Tant qu’il restera des hivers, c’est une possibilité…
 

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